UTMB : le bilan de l'édition 2025
- solenebraun
- 19 mai
- 4 min de lecture
La troisième édition du Trail Alsace Grand Est organisé par l’UTMB s’est terminée dimanche 18 mai avec l’arrivée de la dernière des cinq courses à Obernai. Bilan de la course, enjeux environnementaux, désaccords avec des propriétaires forestiers, bénévolat, aides publiques et édition 2026: Isabelle Viseux-Poletti, fille des cofondateurs et directrice de l’UTMB Group, qui organise une cinquantaine de courses dans près de 30 pays, a répondu à nos questions.
Comment s’est passée cette troisième édition, d’un point de vue sportif et organisationnel ?
La météo était quasiment idéale, ni trop froide ni trop chaude, les conditions étaient parfaites pour performer. Tout s’est très bien passé, les bénévoles à l’arrivée n’ont eu que des compliments sur les paysages, la qualité de l’organisation, l’accueil…
Nous n’avons pas rencontré de difficulté majeure, même si, à certains endroits, des gens ont débalisé. Ce n’est pas propre à cette course. Nos équipes sont en alerte [sur ce phénomène] car c’est un des principes de sécurité de base : on ne peut pas laisser les coureurs se perdre.
Les enjeux environnementaux autour de l’événement sont nombreux : préservation des sentiers, gestion des déchets, respect de la faune… Comment se passe la collaboration avec les acteurs locaux ?
En dehors de quelques points de vue extrêmes où c’est plus difficile, cela se passe très bien. C’est le cas avec les personnes qui mènent les études sur les sentiers : il faut qu’on collabore, qu’on parle ensemble.
La chance qu’on a, c’est que nos coureurs sont une population avec qui on peut discuter facilement. La plupart ont envie que les choses se passent bien, parce que la nature est leur terrain de jeu.
Quand on a des groupements qui nous donnent des raisons valables de ne plus passer par certains endroits, on le fait. Si c’est problématique parce qu’il y a une zone humide ou sensible, on s’adapte. Si on met le bon balisage, les coureurs vont le respecter, donc on peut passer un bon accord.
« Avec certains propriétaires, on ne parle pas toujours la même langue »
C’est un peu plus complexe quand on ne nous donne pas de raison valable. Dans certains cas, on a aussi des propriétaires privés qui ont des intérêts un peu plus personnels à défendre, et avec qui on ne parle pas toujours la même langue.
Plus de 900 bénévoles étaient mobilisés. Leur recrutement, parfois compliqué pour certains postes comme la signalétique de nuit, n’a-t-il pas été rendu plus difficile par l’absence de jour férié cette année ?
D’après les discussions que j’ai pu avoir avec les acteurs locaux, notamment la maire de Barr et les responsables des bénévoles, tout le monde a été agréablement surpris de n’avoir eu aucun mal à recruter. On avait cette petite inquiétude, mais ça n’a pas posé problème. Certains bénévoles ont même dû être refusés par endroits car il y avait trop de candidatures.
Cette année, nous avons mis en place un espace de vie pour nos bénévoles à Obernai, afin qu’ils puissent se rencontrer, discuter, créer du lien. C’est aussi l’une des missions d’un événement comme celui-ci .
Le montant des aides publiques ne cesse de baisser, passant de 500 000 € pour la première édition à 165 000 € cette année. Est-ce que cela explique l’augmentation du coût des inscriptions, après une première hausse l’an dernier, justifiée par l’inflation ?
On sait que les moyens donnés aux collectivités territoriales baissent. On a fait les choses différemment, on a un peu plus axé les dépenses sur le cœur de la course et un peu moins sur des actions de promotion.
« Tout ne peut pas être fait par les bénévoles »
Globalement, les services aux coureurs, réalisés par des prestataires, sont plus chers. On est obligés d’y avoir recours, car tout ne peut pas être fait par les bénévoles. Donc le coût des inscriptions suit, mais on essaie de toujours garder un juste équilibre.
Y aura-t-il une quatrième édition du Trail Alsace Grand Est ?
Nous, on en a très envie, on espère bien, mais c’est une organisation collective, donc une décision collective. Si elle a lieu, ce sera aux mêmes dates, le troisième week-end de mai (15 au 17 mai). On essaie de garder une certaine stabilité, pour que les courses locales et les coureurs sachent comment se situer. Cela permet de se projeter et d’organiser sa saison.

Les chiffres-clés
▶ 6 000 coureurs , sur 7 000 inscrits, ont pris le départ de l’une des cinq courses organisées cette année. Les femmes représentaient 23 % des partants. 77 % des coureurs sont Français. Les Belges et les Allemands sont les étrangers les plus représentés, sur une soixantaine de nationalités au total.
▶ Le taux d’abandon est de 6,8 %.
▶ Entre 900 et 950 bénévoles étaient mobilisés sur l’ensemble de l’événement cette année.
▶ 96 % des participants se sont dits satisfaits en 2024, soit près de quatre points de plus que la première année.
▶ Les retombées directes pour la région ont été estimées à 2,9 millions d’euros l’an dernier. Un chiffre calculé à partir des questionnaires remplis par les coureurs, et qui tient compte de ce qu’ils dépensent en hôtellerie, restauration et achats divers. L’organisation travaille sur un nouveau modèle qui va lui permettre d’intégrer les retombées indirectes.
Article : Les Dernières Nouvelles d'Alsace







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